Face aux défis auxquels ses membres font face, l’ABBL s’engage pour la pérennité et la compétitivité du secteur bancaire luxembourgeois en proposant 6 leviers d’actions au futur gouvernement.

Le secteur bancaire luxembourgeois est stable. En 2022, l’ensemble de ses acteurs affichaient une hausse de leur profit net de 2%. L’activité est dynamique et les chiffres de l’emploi sont constants.

Néanmoins, à y regarder de plus près, l’on constate que ces bons résultats sont surtout tirés par la hausse des revenus sur intérêts ; manne dont on sait qu’elle va se tarir eu égard à la baisse des demandes de crédits amorcée déjà à la fin de l’exercice 2022. De plus, les banques sont comme toutes entreprises confrontées à l’inflation et à la hausse de leurs frais généraux. Et enfin, face aux incertitudes économiques, géopolitiques et climatiques elles ont dû drastiquement augmenter leurs provisions.

Voilà pour les défis cycliques.

Mais les banques sont aussi confrontées à des défis structurels.

20% des banques implantées au Luxembourg ne sont pas rentables. La pression sur la rentabilité provient essentiellement des coûts exponentiels de la mise en conformité réglementaire et des investissements importants que les banques doivent consentir pour réussir leur propre transformation durable et digitale. Et ce dans un contexte où de nombreux concurrents, issus du monde digital, sont eux soumis à des contraintes réglementaires beaucoup moins importantes.

Mais, l’un des défis majeurs pour le secteur bancaire luxembourgeois, tout comme pour l’ensemble du secteur privé d’ailleurs, reste l’attraction, la fidélisation et la formation continue des talents nécessaires pour son développement durable.

Il s’agit d’un facteur clé si nous voulons continuer à croître, à exploiter les opportunités de la transition numérique et durable, à gérer les risques de manière globale, à répondre aux exigences de conformité, à satisfaire les aspirations de nos employés et, enfin, à continuer à fournir la qualité de service que nos clients sont en droit d’attendre.

L’année 2023 sera une année cruciale. À l’automne, les élections législatives se tiendront à un moment où l’industrie financière luxembourgeoise est à la croisée des chemins et où construire le succès de demain nécessite de fixer les bonnes priorités et de prendre les bonnes mesures.

Dans les débats qui s’annoncent, nous sommes bien conscients que notre poids électoral est inversement proportionnel à notre poids économique.

Mais, nous espérons que nos décideurs politiques sont également conscients que s’ils souhaitent que les banques, au travers notamment des impôts qu’elles reversent, continuent à soutenir des projets d’intérêt public, le futur gouvernement devra également mettre en place les conditions pour que les banques puissent continuer à apporter cette contribution dans la durée.

Jerry Grbic, CEO de l’ABBL