Pourquoi prêter une oreille attentive aux banquiers ? Mais oui, pourquoi en fait écouter les propositions aux partis politiques formulées par le secteur bancaire dans le cadre des élections législatives 2023 ?

Parce que le secteur bancaire contribue de manière importante aux recettes fiscales et au PIB du Grand-Duché ? Parce qu’il représente 26.000 emplois directs et près de 65.000 emplois indirects ?

Oui, certainement, mais pas que.

Chaque jour, les consommateurs effectuent des millions de paiements et de transactions, dans les magasins ou en ligne. Ils utilisent leurs smartphones et n’y réfléchissent pas à deux fois.

Chaque jour, les entreprises achètent et vendent des marchandises, paient leurs employés et leurs fournisseurs, gèrent leur trésorerie, investissent dans de nouveaux équipements.

Chaque jour, des ménages ou des entreprises obtiennent des prêts pour financer leurs projets.

Chaque jour, l’État collecte des impôts et transfère des fonds pour les services publics.

La plupart du temps, vous remarquez à peine que tous ces flux ne peuvent fonctionner que grâce à une infrastructure bancaire fiable. Les acteurs de cette infrastructure bancaire sont en première ligne de la lutte contre le financement du terrorisme et le blanchiment d’argent et du combat contre la cybercriminalité financière. Ils sont présents pour soulager leurs clients et l’économie à l’occasion de grandes crises majeures telles que la pandémie de la COVID-19 ou encore la guerre en Ukraine.

Tout comme ils jouent déjà, et joueront demain, encore davantage un rôle déterminant dans le financement de la transition durable et digitale de nos sociétés.

Tout comme ils réfléchissent et innovent tous les jours pour rendre les services bancaires plus accessibles, plus rapides et plus sûrs.

Assurer la fiabilité de cette infrastructure bancaire, garantir une vigilance de toute heure face aux fraudeurs, mettre à disposition des moyens financiers pour les projets d’avenir des particuliers, familles et entreprises ne peut se faire que si les acteurs qui ont la charge de toutes ces missions disposent eux-mêmes d’une certaine stabilité et ont eux-mêmes des perspectives de développement.

Pour assurer leur rôle important dans la société, les banques doivent être stables. Et pour qu’elles soient stables, il faut aussi qu’elles soient rentables.

En effet, chaque activité bancaire doit être couverte par une fraction de fonds propres de la banque. Ceux-ci sont surtout renforcés par une dotation annuelle provenant des bénéfices de la banque. Une capitalisation saine permet donc aux banques d’assurer le financement des ménages et des entreprises par l’octroi de crédits. Une banque qui est rentable peut donc plus facilement accorder des crédits. Elle est également plus résistante aux chocs et à moins de difficultés pour trouver des capitaux et des investisseurs pour soutenir son propre développement.

La stabilité et la rentabilité des banques n’est pas seulement une question d’intérêt particulier, mais une question d’utilité publique.

Voilà pourquoi écouter les banquiers peut être utile.

Et dans les pages qui suivent, nous vous invitons à découvrir ce qu’il a à dire. L’ABBL a, en effet, participé activement à l’élaboration d’un catalogue de propositions d’actions communes à toutes les organisations représentatives de l’industrie financière, qui positionneront stratégiquement le centre financier comme un acteur vital à long terme au Luxembourg tout comme dans le paysage international. Les propositions s’articulent autour de six thèmes : talents et compétences, fiscalité des entreprises, cadre réglementaire, finance durable, numérisation et éducation financière.

Guy Hoffmann, Président de l’ABBL